Les chantiers interdits de Michel Nedjar…

"Les chantiers interdits de Michel Nedjar", un film d'Isabelle Filleul de Brohy from Isabelle Filleul de Brohy on Vimeo.

« Les chantiers interdits de Michel Nedjar », réalisé par Isabelle Filleul de Brohy © 2016 – Fondation ProMahj – mahJ – IFB Productions.
Ce film retrace le parcours de l’artiste Michel Nedjar qui nous ouvre les portes de son atelier et nous fait visiter l’exposition qui lui est consacrée au musée d’art et d’histoire du Judaïsme.

Petit-fils d’une chiffonnière des Puces, fils d’un tailleur, Michel Nedjar fabrique, dès l’enfance, des poupées de chiffons qu’il enterre. La découverte de Nuit et Brouillard, d’Alain Resnais, agit sur lui comme une déflagration. Il s’identifie aux corps des victimes ; ses premières poupées, faites de tissus trouvés dans des poubelles, qu’il plonge dans l’eau, la boue, opèrent comme des rituels de renaissance.

La très importante donation qu’il fait aujourd’hui au mahJ (musée d’art et d’histoire du Judaïsme) est l’aboutissement de longues années d’échanges qui ont débuté en 2004, lors d’un colloque sur le « schmattès » (tissu de rebut), suivi, en 2005, par la commande d’un théâtre de Pourim intitulé Poupées Pourim, qui inaugura une nouvelle phase dans son œuvre. La découverte du sens profond de la fête des sorts, qui célèbre – par l’inversion, la transgression, le rire – le sauvetage des juifs d’une extermination programmée, a été déterminante et a donné naissance à une famille de poupées drôles, fragiles, carnavalesques, « réparées ».

Michel Nedjar a choisi des œuvres résumant au mieux son parcours artistique : un nombre important de dessins à l’acrylique, au pastel ; des masques ; des poupées constituées de tissus récupérés.
La présentation dans le foyer de l’auditorium du mahJ d’une partie de cette donation privilégie le versant graphique de l’œuvre. Poupées Pourim est réinstallé dans la chambre du duc, au sein du parcours permanent.
Les œuvres de Michel Nedjar sont conservées au Centre Pompidou (donation Daniel Cordier) et à la Collection de l’art brut, à Lausanne (donation Dubuffet).